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Comment travailler seul.e ?

Lors des précédents articles nous avons vu deux éléments essentiels pour le travail vocal, à savoir la prise de conscience de ses compétences et comment établir des objectifs de travail.
Mais comment travailler seul.e ?

Voici une piste de réflexion que je vous propose pour progresser en autonomie.

1- Le choix des outils, autrement dit les « exercices ».

Considérons que les deux premières étapes de ce processus ont été réalisée et que vous savez d’où vous partez, quelles sont vos compétences, et où vous voulez aller, quel est votre objectif prioritaire.
Je vous propose dans un premier temps de faire le tri dans vos outils, parmi tous les outils que vous connaissez sur la voix (soit grâce à des cours que vous avez eus, soit par des vidéos YouTube, ou tout autre moyen), lesquels sont réellement efficaces pour vous pour vous accompagner à atteindre cet objectif.

Pour ma part, dernièrement l’un de mes objectifs était d’affiner mes aigus, je les voulais plus claires et plus lisses. J’ai donc sélectionné 3 outils qui étaient réellement efficaces pour moi pour ce travail précis :
– détente de la mâchoire
– la paille dans les aigus (pour ceux qui ne connaissent pas l’outil de la paille, faites moi signe, je ferai un article dessus si c’est demandé) – petites sirènes d’une quinte dans les aigus en gardant le confort et ce son léger que je cherchais.

Quelques conseils :
– ne prenez pas plus de 3 outils pour un même objectif, le risque étant de se perdre parmi toutes les choses que l’on souhaite faire.
– Aussi, je vous invite à garder un même objectif sur 3 semaines. A l’issue de ces 3 semaines faites le point sur où est-ce que vous en êtes dans cet objectif, est-il atteint, et donc je peux changer d’objectif ? Est-il encore nécessaire de le travailler et donc peut-être de changer certains outils sélectionnés ?
Mieux vaut travailler la technique vocale dans la régularité que dans la durée. C’est-à-dire, que 10 minutes de travail quotidien en étant 100% disponible et à l’écoute de son geste, seront plus efficaces que 1heure par-ci par-là, avec une conscience qui s’estompe au fur et à mesure de la séance (rappelons-nous que le cerveau ne peut être concentré sur une même tâche que 25 minutes !).

2- Les supports de travail : le répertoire.

Que vous travaillez la voix parlée ou la voix chantée, c’est important d’avoir des supports de travail, c’est à dire des textes et/ou des morceaux.
Comme nous l’avons vu dans l’article qui traite des objectifs, l’idée est certes de sortir de sa zone de confort mais pas de se mettre en total inconfort, ce qui risquerait de créer un stress ou une démotivation trop importante.
Ainsi, je vous invite à faire deux listes des textes/morceaux : l’une étant le répertoire que vous maîtrisez déjà et l’autre étant celui sur lequel vous travaillez.
Dans le répertoire à travailler, commencez par 2 ou 3 supports, pas plus, à nouveau le risque étant de vouloir trop en faire tout de suite, de se démotiver, et des supports qui vous permettent de travailler sur le même objectif (exemple : avoir des aigus plus clairs ou plus puissants, avoir des graves plus profonds, travailler des effets de styles en particulier, etc…).
Une fois la difficulté dépassée, le morceau rejoint la première liste, c’est à dire celle des morceaux acquis.
Petit conseil : rappelez-vous il est contre-productif de se mettre plus en difficulté que nécessaire, pensez donc à baisser (ou monter) la tonalité de votre morceau si cela vous semble nécessaire pour travailler dans le confort.

3 – Le suivi individuel

Comment évaluer seul.e ma progression ?
Pour ma part, j’utilise, pour moi-même et mes élèves, un carnet sur lequel je note le bilan d’une session de travail, que celle-ci ait duré 5 minutes ou 1 heure. Qu’est-ce que je note ?
Mes sensations, entre avant et après une exploration/un outil, les résultats, c’est-à-dire ce que j’entends et ressens de ma voix et parfois des images qui m’ont aidé à construire le son ou le confort recherché.
Aussi, je m’enregistre, autant que possible, pas tout le temps parce que parfois par manque de temps c’est difficile de se réécouter mais je trouve que c’est l’une des pistes de progression les plus intéressantes.
Comme nous l’avions vu dans l’article sur les compétences, il peut être parfois difficile de s’écouter avec un regard critique et objectif, mais je crois que c’est vraiment une super qualité à développer pour soi.


Qu’est-ce que vous inspire cette proposition de travail ? Est-ce que c’est une manière qui pourrait vous convenir ?

Et vous comment travaillez-vous ? Avez-vous d’autres pistes à partager ?

Je profite de cet article pour vous souhaiter une merveilleuse fin d’année. 2020 a été difficile sur bien des aspects, espérons que 2021 soit plus joyeuse 🙂
La fin d’année est souvent une période de bilan, alors profitez de ces temps pour faire votre petit bilan vocal, à l’aide de la dernière série d’articles : qu’avez-vous appris en 2020 sur votre voix ? Quelles ont été vos nouvelles expériences vocales ?

On se retrouve en 2021 pour de nouveaux articles, projets et stages 🙂

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